SOIR ET MATIN

HUILE ET COLLAGE SUR TOILE

 

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Huile sur toile Huile sur toile Huile sur toile Huile sur toile
Huile sur toile Huile sur toile Huile sur toile Huile sur toile
Huile sur toile Huile sur toile

Ces tableaux sont des huiles sur papier, marouflées sur toile, que j'ai réalisées en 2017 sur le thème de "l'intimité" : j'avais projeté de réaliser des personnages se vêtant ou se dévêtant.

Voici comment j'ai procédé :

- Sur une dizaine de papiers au format 60 X 47 cm, j'ai passé une couleur de fond, bleue sombre, pour déjà évoquer la pénombre de l'aube ou celle du crépuscule ; ces deux instants de la journée ou nous pouvons être nus.


- Sur ces fonds bleus, au hasard de leurs surfaces, j'ai collé des papiers blancs sommairement découpés aux ciseaux, dans l'intention d'y voir ou plutôt d'y entrevoir les habits de mes personnages.


De ces hasards de formes ainsi préparés, mes personnages devaient apparaître, nus, et dans l'intimité de leurs gestes.

J'ai souvent eu recours à ce procédé de hasards de formes et de couleurs, procédé récurrent dans l'histoire de l'art, pour réaliser mes images.

L'inattendu peut y surgir ; comme un visage que nous n'aurions jamais imaginé, pourrait surgir des volutes d'un nuage.

Je me demande parfois, par temps gris, si le recours à ces hasards sont le signe d'une imagination en sommeil.

Je ne me le reproche pas outre mesure, j'ai simplement le sentiment de ne rien inventer par ce procédé puisque mes images y sont déjà présentes au regard, et qu'il ne me reste plus qu'à les préciser pour les rendre visibles.

Compter sur le hasard des formes pour trouver des images serait un pis-aller pour aider l'Imagination ?

Ce n'est pas sûr car cette question, légitime et posée ainsi à la volée, suppose déjà que l'Imagination serait l'ultime condition du geste artistique, auquel un pis-aller serait nécessaire en cas de panne. Or l'Imagination n'est pas autre chose qu'un catalogue de ce que nous avons déjà cultivé de la Réalité et "qu'il suffit" de reporter pour faire surgir des images.

Le recours aux hasards des formes et le recours à l'Imagination, procéderaient donc tous deux à une certaine projection de la Réalité, "qu'il suffit", dans le contexte d'une démarche artistique, de reporter ou de préciser.

Mais à la différence de ce que l'Imagination peut inspirer ; les volutes d'un nuage, le graphisme d'une moisissure, les hasards d'une tache de café… ou ceux d'une tache de peinture, font apparaître des réalités nouvelles car absentes du catalogue de l'Imagination.

La nouveauté, l'invention, si chères à l'idée de création artistique, ne pourraient alors avoir lieu que par la Réalité déjà existante.

L'Art serait-il vraiment un acte de création alors qu'il nécessiterait ce qui existe déjà ?

- Un art non figuratif, c'est-à-dire sensé être déconnecté de la Réalité, procède bien sûr de la démarche artistique, mais en regardant de plus près, c'est une démarche qui se situe quand-même quelque-part par rapport à la Réalité : celle de la Couleur, du Mouvement, de l'Objet Artistique, de l'Histoire de l'Art, etc.

- L'objet d'art est bien sûr une création - matériel pour le coup - mais il ne saurait exister sans la démarche artistique que je discute ici.

- Mes images me proviennent bien sûr de l'Imagination, mais c'est de la Réalité que mon Imagination s'inspire.

À mon sens, plutôt qu'un acte de création que je n'arrive pas à imaginer, la démarche artistique serait fondamentalement une démarche d'interprétation de la Réalité.

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